En février dernier, nous avons profité d’un week-end parisien pour visiter deux œuvres majeurs de Le Corbusier. Ici, la Maison La Roche et l’appartement-atelier que vous pouvez découvrir ou redécouvrir dans notre article juste ici. Ces deux lieux sont visitables le même jour, car ils sont à une vingtaine de minutes à pieds l’un de l’autre et vous pouvez bénéficier d’un billet commun pour obtenir une réduction.
Ces deux visites, complétées avec celle de la Villa Savoye, donnent un bel aperçu du travail moderniste de Le Corbusier. Plus nous découvrons sont travail et plus nous aimons cet architecte avant-gardiste pour son époque.
“L’architecture est le jeu savant, correct et magnifique, de formes assemblées dans la lumière.”
Le Corbusier
La Maison La Roche se situe 10 square du Docteur Blanche, dans le 16e arrondissement de Paris. Un quartier très agréable pour s’y promener avec beaucoup de belles maisons d’architecte. Nous vous conseillons de vous y perdre.
Au fond de cette rue, La Maison La Roche est jumelée avec la Maison Jeanneret, aujourd’hui la fondation Le Corbusier (elle n’est pas visitable, il s’agit uniquement de bureaux). Ces deux maisons, construites entre 1923 et 1925 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret (son cousin et associé) s’inscrivent dans la série des villas “puristes”. Jeanneret a construit cette maison pour lui et sa famille alors que la Maison La Roche a été réalisée pour le célibataire et collectionneur d’art Raoul La Roche. Il possédait des œuvres de Picasso, Braque, Léger… Sur les conseils de Le Corbusier, il construit cette maison pour mettre en scène ses œuvres.
On reconnaît vite le style Le Corbusier avec ses lignes géométriques, ses matériaux de construction tels que le béton armé, les pilotis, le toit-jardin et les larges ouvertures très similaires à la Villa Savoye.
“La Roche, quand on a une belle collection comme vous, il faut se construire une maison digne d’elle.”
Le Corbusier
Le hall
L’entrée de la maison se fait par un immense hall d’entrée qui distribue deux espaces, l’un “public” et le second privé desservis par deux escaliers de part et d’autre du hall. L’avancée d’un petit balcon, comme suspendu dans le vide, invite à la promenade architecturale, concept cher à l’architecte. Ce hall sans ouverture directe sur l’extérieur, est baigné de lumière grâce à la présence du grand pan de verre qui longe la passerelle.
La galerie de peinture
Il s’agit de l’espace majeur de la maison. Les murs sans ouverture permettent d’accrocher les peintures sans que la lumière ne les détériore. L’utilisation de la rampe constitue une invitation à poursuivre la visite vers le niveau supérieur. Un escalier sépare les espaces, alors qu’une rampe les relie.
La galerie est le seul espace qui ait connu des transformations du vivant de l’architecte. En 1928, suite a un dégât des eaux dus au chauffage central, Charlotte Perriand et Alfred Roth ont entrepris des travaux pour créer un vide sous la rampe et abriter une étagère de verre et métal ; une table en marbre au milieu de la pièce, un lumière brise-soleil en tôle pour mieux éclairer la pièce (à l’origine, il y avait des ampoules suspendues ; le parquet d’origine a été recouvert d’un caoutchouc rose et de carreaux noirs. Enfin en 1936, afin d’améliorer l’isolation thermique et phonique, les murs et le plafond sont recouverts de plaques d’isorel.
La bibliothèque
Elle se situe au dernier étage de la maison et accessible via la rampe. La bibliothèque est en fait une mezzanine dominant le hall. Une double exposition (zénithale et latérale) apporte un éclairage naturel propice à la lecture. Une étagère en béton destinée à accueillir des livres d’art constitue le garde-corps.
La salle à manger
Elle est au 1er étage, dans l’espace privé. Cette pièce offre une large vue sur l’extérieur. Les ampoules suspendues au centre de la pièce rappellent la volonté de Le Corbusier de supprimer toute ornementation. Les murs et le plafond sont peints de la même couleur terre de Sienne brûlée claire. Le mobilier de cette pièce a été reconstitué lors de la restauration de 2009. D’ailleurs, c’est l’une des rares pièces avec du mobilier.
La cuisine
Elle est au rez-de-chaussée avec les pièces réservées au personnel de maison (chambre, conciergerie, garage…). Elle est reliée par un monte plat à l’office de la salle à manger, au 1er étage.
La chambre
Elle occupe le dernier étage de la partie privative. Elle est aussi appelée “chambre puriste” car Raoul La Roche y accrochait des peintures puristes de Le Corbusier et d’Ozenfant, ses tableaux préférés. À l’image de la maison, cette pièce est épurée. Il y avait uniquement un lit double, une table métallique, une armoire basse et un tapis. Il y a une salle de bains et une garde-robe juste à côté.
Nous avons passé un agréable moment dans l’univers de Le Corbusier. Nous regrettons juste de ne pas avoir visité le toit-jardin avec sa vue sur les toits du quartier, le manque de mobilier ainsi qu’un jardin non exploité. Il est parfois difficile de se projeter dans certaines pièces.
Pour en savoir plus sur les horaires et les tarifs, rendez-vous sur fondationlecorbusier.fr
Petit bonus
À quelques rues de la Maison La Roche, vous pouvez découvrir la rue Mallet Stevens, un architecte de la même période qui a réalisé entres autre la Villa Cavrois, article et biographie disponibles ici.
